L’Ultra-Trail du Mont-Blanc 2015 semble à priori compter avec la plus grande participation de coureurs élite de ses derniers temps, voire peut-être de son histoire. Il est vrai que Kilian Jornet, déjà écarté de cette course depuis longtemps, ne sera pas présent, tout comme François d’Haene et Iker Karrera, premier et deuxième qualifiés en 2014. Néanmoins, la dispute pour le titre et le podium s’avère passionnante. Dans l’attente des retraits certains de dernière minute, faisons un récapitulatif des principaux favoris de la course qui démarrera vendredi 28 août prochain :
Favoris masculins du Ultratrail du Mont Blanc:
Luis Alberto Hernando (ESP/Adidas) – Le coureur d’Adidas est peut-être le meilleur du monde avec Kilian Jornet. Il a déjà bien montré sa force cette année en remportant des courses comme la Transvulcania ou l’Ice Trail Tarentaise fin juillet, date à partir de laquelle il semble s’être consacré à préparer l’UTMB. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un coureur habitué à courir des distances supérieures à 100kms, mais il faut dire à son avantage qu’il connait l’épreuve française, où il fit preuve de sa grande forme l’année dernière, et disputa une place sur le podium jusqu’à son abandon suite à des problèmes
.
Tòfol Castanyer (ESP-MALL/Salomon Etixx) – Le coureur du Salomon Etixx représente un cas semblable à celui d’Hernando : on ne le verra pas d’habitude dans les grandes distances mais il connaît bien l’UTMB. Non seulement il la connaît, mais la course le connaît lui aussi, depuis que lors de sa première participation il put décrocher une héroïque et épique deuxième position avec Iker Karrera. A son détriment, dire qu’il n’est pas habitué aux grandes distances mais par contre on peut dire en sa faveur qu’ il est très rapide, il a déjà savouré cette course et il a pratiquement consacré toute la saison à la préparation de ce rendez-vous à Chamonix. Par ailleurs, ce que j’admire de Tòfol, c’est sa façon méthodique et rigoureuse de planifier et préparer une saison. Grâce à son caractère, expérience et qualité, il s’agit d’un coureur à prendre en considération pour le revoir entre les trois premières places
.
Rob Krar (USA) – Les coureurs américains montrent un rendement plus bas lorsqu’ils participent à des courses alpines en Europe. Cependant, il faut toujours surveiller de près le vainqueur de la Western States. Rob Krar débute à l’UTMB et sera l’un des grands animateurs et inconnus de cette édition. Le coureur de The North Face est très rapide et très habitué aux courses de grande distance, mais, s’adaptera-t’il au terrain montagneux? Il peut s’agir d’un des grandes révélations ou du moins animer la première moitié de la course, y imposant un rythme très fort. Cette année, en plus d’avoir gagné la Western States pour la deuxième fois consécutive, il a abandonné sur la Lake Sonoma 50, et s’est imposé dans la Canyons 100K. (Rob Krar ne vas pas courir l’UTMB)
Sage Canaday (USA/Hoka One Team) – Un cas très semblable à celui de Rob Krar: coureur très rapide, certainement un des plus rapides de l’épreuve, et fiable dans des distances “moyennes” de 80 ou 100 kilomètres. Son rendement à l’UTMB représente un véritable mystère, mais il se prépare déjà depuis quelques semaines sur le terrain. Il faudra suivre ce coureur, très rapide et fort mentalement, de bien près. Cette année il a gagné la Speedgoat 50 frôlant le record, et a terminé le Marathon de Boston en…2h19’!!!, rapide, n’est-ce pas?
Xavier Thevenard (FRA/Asics) – Le “roi de l’UTMB” et enfant gâté des supporters français. Ce n’est pas sans raison que c’est le seul à avoir gagné le CCC, le TDS (l’année dernière) et l’épreuve principale, en 2013. Il s’agit d’un coureur qui connaît la zone, le parcours, les temps qu’il doit afficher, et qui s’est pratiquement consacré à préparer cette course. S’il arrive au bon moment, il peut se révéler un des sérieux candidats pour le podium, voire même pour gagner la course.
Gediminas Grinius (LIT/Inov-8) – Il a déjà donné un sérieux avertissement l’année dernière avec sa cinquième place à l’ UTMB et faisant preuve d’une force à prendre en compte. Cette année, Gediminas Grinius a montré de nouveau ses progrès en gagnant une dure et serrée Transgrancanaria. Maintenant le coureur lituanien rencontre l’Ultra-trail du Mont-Blanc comme d’habitude, en tant qu’un coureur quelconque, mais il est très fort mentalement, fiable et méthodique, et peut décrocher la victoire avec un peu de chance.
Ryan Sandes (SAF/Salomon Running) – Le coureur sud-africain ne se trouve pas dans son meilleur moment: il a commencé la saison avec une infection glandulaire, ensuite il a dû abandonner sur la Transvulcania suite à des problèmes stomacaux, et une intoxication alimentaire l’a empêché de participer à la Western States. Cela étant, il s’agit d’un des coureurs les plus rapides de la planète et il faut le prendre en compte dans son premier UTMB, qu’il prépare déjà sur place depuis quelques semaines. L’an dernier il a déjà montré sa qualité en gagnant la Transgrancanaria et peut devenir un des grands animateurs de la course française, grâce à son intelligence.
Miguel Heras (ESP/Salomon Etixx) – Le plus grand espoir espagnol avec Tòfol et Luis Alberto. Malgré les lésions vécues l’année dernière qui l’ont empêché de courir l’UTMB, et la Transvulcania en 2015, ses progrès sont dès lors encourageants. Ses victoires au Grand Trail de Peñalara, au Championnat espagnol d’Ultratrail, et au récent Défi Somiedo donnent de l’optimisme sur cet homme, un des meilleurs coureurs de l’histoire et une sommité dans l’épreuve française. Sa première participation fût en 2009, et décrocha la deuxième place en 2013. S’il ne subit pas de problèmes physiques, le coureur de Béjar peut bien devenir un candidat au podium.
Sebastien Chaigneau (FRA/The North Face) – L’autre grand coureur français, très aimé à Chamonix et dans le parcours en général. Après presque un an éloigné à cause d’une lésion, il est revenu à la compétition avec le Marathon du Mont-Blanc de 80 kilomètres, se battant sans arrêt pour arriver parmi les 10 premiers, bien que encore loin du podium. Il faudra encore voir l’évolution en deux mois, d’un coureur qui est pure légende dans une course où il est arrivé deuxième derrière Kilian Jornet en 2009, et troisième en 2011.
Julien Chorier (FRA/Hoka One Team) – Un autre coureur français à prendre en compte. Chorier est de la maison, il a de l’expérience dans cette course, il est habitué à sa distance, et en plus cette année il peut compter avec l’aide de son coéquipier de Hoka, Sage Canaday. En 2015 il a décroché la huitième place au The North Face 100 Australie y la sixième place à la Western States. C’est un coureur raisonnablement rapide, avec une marque de 2h35’ au Marathon de Paris, mais qui améliore son rendement en longue distance. Il s’est fait connaître en 2009 en décrochant la troisième place à l’UTMB, et depuis, ses meilleurs résultats ont été quatrième place en 2010, lorsque l’épreuve fût annulée et reprise pendant la nuit, et sixième place en 2013.
Franco Collé (ITA/Team Tecnica) – Un des coureurs de longue distance les plus durs et expérimentés du monde. Il faut toujours prendre en compte Franco Collé. Son palmarès est très étendu et se bat dans les courses les plus dures du monde, il suffit de dire que l’année dernière il gagna le Tor des Géants entouré de polémique, et fût deuxième au Matterhorn Xtrail ou Eiger Ultratrail. Il arrive cette année dans un bon moment, avec sa victoire au Licony Trail et deuxième place au Mont Blanc Marathon de 80 kilomètres. De plus, il connaît la zone à la perfection, ce qui nous fera penser qu’il pourra bien se retrouver dans les premières positions.
D’autre noms à suivre de près:
En ce qui concerne les coureurs espagnols, nous parlons de Yeray Duran, Remi Queral ou Dani Garcia. Le coureur de l’île de Gran Canaria est resté trois semaines dans la région et arrive très motivé et plein de joie; Queral est un coureur qui se concentre sur des courses longues et qui reste dans les premières places et Dani García est en train de faire une saison spectaculaire, décrochant la deuxième place à la Transvulcania, lorsque personne ne l’avait pris en compte. Plus concrètement et parmi les catalans, bien surveiller David Coma, coureur qui arrive en grande forme après avoir remporté la Pierra Mente Été et l’Ultratrail Catllaràs; Gerard Morales, coureur de l’équipe Buff qui veut oublier le mauvais souvenir de son abandon en 2013 et Jordi Gamito, qui revient à Chamonix après sa cinquième place au TDS de 2014 plein d’envie de débuter dans l’épreuve reine afin de continuer à sommer dans la générale du Ultratrail World Tour. Concernant le reste de l’élite internationale, nommer Sondre Amdahl, un coureur norvégien qui n’a pas l’air de coureur, mais qui a obtenu une septième place à l’UTMB l’année dernière et qui a frôlé le podium à la Transgrancanaria; Carlos Sa, une vraie légende de l’ultrafond après avoir gagné des courses comme la Badwater Ultramarathon; Yoshikazu Hara, un coureur nippon très rapide qui est arrivé troisième à Tarawera; Fabien Antolinos, deuxième au récent championnat du monde d’Annecy et athlète français qui arrive en très bonne forme. Parmi les nord-américans on doive suivre John Tidd, qui a participé et terminé parmi les 20 premiers dans les trois derniers UTMB, David Laney et Jorge Maravilla.
Vous pouvez voir ici une présentation de la compétition féminine (espagnol)